Musicalement parlant, le grégorien est un chant monodique, c’est à dire que les chanteurs y chantent tous la même mélodie, n’usant en outre que de la gamme naturelle (jamais tempérée par des dièses ou des bémols ; seul le si bémol est toléré). L’outillage musical du grégorien est donc extrêmement simple, fruste même, si on le compare à ce qu’est devenue la musique de nos jours. L’oreille moderne habituée à la gamme tempérée, aux accords et à l’harmonisation de diverses voix ou instruments est invitée se purifier et s’élever par cette simplicité même du grégorien qui en fait une réalité sonore assez originale. Avec le grégorien on entre dans un univers musical qui semble, pour une oreille moderne, un peu exotique, inédit, partageant pourtant ces particularités avec la plupart des répertoires antiques. Il faut reconnaître dans ces critères ceux-là mêmes de la liturgie en général.