Le prêtre est-il vraiment un homme différent des autres ?

Le Christ, unique médiateur entre Dieu et les hommes, a fait de son peuple, l’Eglise, un peuple sacerdotal. Les fidèles exercent ce sacerdoce, commun ou baptismal, à travers leur participation à la mission du Christ et par le déploiement de leur vie de foi, d’espérance et de charité, chacun selon sa vocation propre.
Le sacerdoce ministériel des évêques et des prêtres diffère fondamentalement du sacerdoce commun des fidèles. Il est le résultat d’un appel spécial de Dieu, il est un des moyens par lequel le Christ ne cesse de construire son Eglise. Sans rien enlever de la nature humaine du prêtre, le Christ lui confère un pouvoir sacré, qui n’est autre que celui du Christ lui-même. Le prêtre est le représentant du Christ parmi les hommes, l’instrument qui permet à la grâce de se répandre par la distribution des sacrements. Il est au service du Christ et des hommes.

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Maintenant que nous savons un peu mieux de quoi il s’agit, quelles sont les différentes parties de la messe ?

La célébration de la sainte messe se déroule suivant un plan bien précis et nullement arbitraire.
La messe, dans la structure même de ses rites, comprend deux parties :
une partie fixe, l’ordinaire de la messe, qui est la même à toutes les messes ;
une partie variable, le propre de la messe, qui change à chaque messe.

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Mais ce n’est pas non plus la messe des apôtres ! Les premiers chrétiens ne célébraient-ils pas plus simplement la messe ?

En tout sujet d’importance — et c’est bien ici le cas — il importe de fonder ses affirmations sur des arguments et des preuves les mieux vérifiées possible. Les moyens de savoir précisément comment les apôtres célébraient les saints mystères sont extrêmement rares. Le canevas de la messe est et reste apostolique dans sa source ainsi que la substance des prières qui en forment le cœur, même si, pendant deux siècles le célébrant était laissé libre d’en donner une version plus ou moins personnalisée, quoique se moulant fidèlement dans la tradition apostolique, c’est à dire dans les limites de schémas respectant les gestes du Seigneur et les traditions de telle ou telle Eglise. D’autres circonstances ont pu jouer, soit dramatiques (persécutions), soit ce que les Pères ont nommé la discipline de l’arcane, à savoir le secret dans la transmission des rites sacrés auxquels le catéchumène n’était initié que graduellement.

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Petite histoire de la messe

1er siècle
Le soir du jeudi saint, Notre-Seigneur donne à ses apôtres les paroles mêmes de la consécration ainsi que la forme littéraire de la prière eucharistique empruntée à l’euchologie juive.

2e siècle
Composition du Gloria in excelsis, non encore utilisé dans la messe. A Rome, la préface fait corps avec les prières consécratoires. Le pape Clément mentionne le Sanctus, qui sera introduit dans la messe par son successeur. Il est chanté dans toutes les liturgies. Des formules, semblables au Qui Pridie, introduisent toutes les prières consécratoires.

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Mais que fait-on de l’initiative du peuple de Dieu, prêtres ou fidèles ?

A la messe, il ne s’agit pas de faire œuvre de création mais de suivre le Christ dans son sacrifice. La continuité des rites permet à chaque fidèle de savoir avec certitude que le sacrifice du Christ s’accomplit sous ses yeux, quel que soit le prêtre qui officie, quel que soit le pays dans lequel il se trouve. Le prêtre s’efface devant l’action du Christ lui-même. La messe n’est donc pas seulement une prière personnelle, elle est LA prière officielle de l’Eglise, instituée et voulue par Jésus-Christ lui-même. On comprend que ce trésor ne puisse être modifié au gré des modes. Chacune des prières de la messe est l’aboutissement de longs siècles de dévotion et de louange, façonnée avec prudence par la foi de l’Eglise. Chaque mot, chaque geste exprime, réalise ou symbolise des vérités sacrées. C’est véritablement l’Esprit saint qui a composé la messe. Les fidèles peuvent avoir leur part, soit d’une manière limitée par les chants, l’art sacré, la décoration, soit dans d’autres formes de prières plus libres en dehors des prières liturgiques de l’Eglise. Toute réunion non liturgique de chrétiens peut être l’occasion d’exprimer sa foi et sa joie sous des formes très diverses.

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La liturgie de la messe ne peut-elle donc pas évoluer ?
Si, bien sûr. Mais il faut se rappeler que le rite de l’Eucharistie a été institué par Jésus lui-même, au temps de la fin de sa vie terrestre. Pour l’essentiel, il est donc d’institution divine. D’autres éléments peuvent être d’institution apostolique, et leur origine se perd dans la nuit des temps, comme c’est le cas pour les prières du canon. D’autres éléments sont dus à l’inspiration de saints pontifes, ou même à l’ancienne prière nationale de Rome. Ces éléments ont été transmis au cours des siècles. L’Esprit saint a fait son œuvre : une Providence toute spéciale garantit la prière publique de l’Eglise contre toute corruption ; sous cette protection, les éléments sanctificateurs ont perduré, les autres, moins parfaits, ont disparu au fur et à mesure.

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On parle souvent de messe de saint Pie V ; pourquoi en rester à une forme de la messe datant du XVIe siècle ?

Il ne s’agit pas, bien sûr, d’en rester à une forme de messe du XVIe siècle. Dans sa substance, ce rite est beaucoup plus ancien. Un siècle avant, le premier missel imprimé (pour l’usage de la curie romaine) avait paru avec l’invention de l’imprimerie, en 1474.
De nombreuses éditions lui ont succédé depuis après celle de saint Pie V, en 1570, comportant à chaque fois de légères mises à jour (preuve que la liturgie traditionnelle est restée vivante) : messes des saints nouvellement canonisés, modifications de détails dans le rite de la messe (manière de faire les inclinations, nombre d’oraisons à dire à chaque messe, jours où il faut dire le Gloria ou le Credo…), adaptation aux nouvelles situations de certains pays (les prières pour le roi ou pour l’empereur ont cédé la place aux prières pour les pouvoirs publics).
En ce qui concerne l’œuvre de saint Pie V lui-même, ce fut une œuvre d’unification qui reprit le missel en usage à Rome et l’étendit à toute l’Eglise latine pour supprimer les usages locaux plus ou moins douteux qui s’étaient multipliés à la fin du Moyen-Age.

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