Premier dimanche de l’Avent 2021
Ut cognoscant Te +
PAX
Chers Animateurs, membres et amis du CSM,
Est-ce la fin du monde ?
Telle est la question que se posent régulièrement les chrétiens quand le monde va mal et que les signes annoncées par Notre Seigneur pour la fin des temps semblent être réalisés ! Mais déjà St Paul attendait le retour glorieux du Christ à son époque, autant dire que cette question de la fin du monde n’est pas d’aujourd’hui.
Néanmoins l’évangile de ce 1er dimanche de l’Avent ne permet pas de douter que la fin des temps viendra bien un jour, car Notre-Seigneur ne peut pas se tromper ni nous tromper ! Serait-ce donc pour maintenant ? Je me garderai bien de l’affirmer, mais par contre, ce que je puis affirmer, c’est que si nous ne sommes pas sûrs d’être parvenus à la fin du monde, on peut dire avec certitude que c’est la fin d’un monde qui est en train de s’accomplir sous nos yeux !
En quoi est-ce la fin d’un monde ?
Il serait facile mais fastidieux de faire une liste de tous les changements que nous avons vécus depuis plusieurs dizaines d’années et qui semblent irréversibles. Je me contenterai de souligner le bouleversement que fut l’apparition d’Internet et l’importance des fameux GAFAM (acronyme utilisé pour désigner de manière générique les géants du Web, en évoquant Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) qui ont bouleversé nos vies de manière spectaculaire en moins de vingt ans. Ces sociétés privées américaines sont devenues indispensables à notre quotidien et à notre économie. Elles façonnent nos relations sociales et professionnelles, elles bouleversent notre manière de consommer et modifient par conséquent le paysage économique, elles accaparent notre attention, le fameux « temps de cerveau disponible », elles exploitent nos informations personnelles, devenues l’or gris du xxie siècle, elles nous « tracent » et nous « profilent » pour mieux nous rentabiliser. Plus inquiétant encore, elles jouent les prophètes d’une certaine vision politique du monde. Des idées dans l’air du temps sont relayées avec zèle et les algorithmes s’attèlent à redéfinir nos goûts, nos rêves, nos aspirations, nos convictions, quel que soit notre pays d’origine. Elles censurent les opposants ou, plus pernicieux encore, pratiquent le « shadow banning » pour les rendre invisibles. La mort numérique signifiant à notre époque la mort politique.
Au point de vue moral, les bouleversements de ce nouveau monde sont également phénoménales… il y a une vingtaine d’années, quand je donnai des conférences sur le Nouvel Âge et que j’abordai le gender en expliquant ce qu’il prônait, tout le monde riait tellement cela apparaissait grotesque… maintenant plus personne ne rit !!! En prenant simplement comme exemple le gender, on réalise à quel point nous sommes entrés dans une ère ou les idéologies ont atteint un degré de délire encore impensable il n’y a pas si longtemps.
Si vous en doutez, voici alors un témoignage qui vous convaincra : récemment une maman nous racontait que dans une école sous-contrat « catholique », où elle enseigne, un petit garçon en 6e a demandé en septembre dernier à devenir une fille, et qu’avec la permission de ses parents cela fut en 6 semaines reconnu par l’État, et que désormais il faut l’appeler par « son » nouveau prénom féminin, et qu’il faut qu’il aille dans les WC et les vestiaires des filles. Imaginez le traumatisme pour ses petits camarades de classe… mais aussi pour ses professeurs car, s’ils ne l’appellent pas par son prénom féminin, ils risquent tout simplement des amendes !!!
Et l’Église catholique, que va-t-elle devenir ?
C’est la question que l’on peut se poser à la vue de ce nouveau monde qui évolue de plus en plus vite sous nos yeux. Si encore elle était en pleine vitalité… mais maintenant plus personne ne peut nier qu’elle traverse une crise redoutable. Le dernier livre de Guillaume Cuchet Le catholicisme a-t-il encore de l’avenir en France ? pose clairement la question.
Un évêque nous disait que, lors de la conférence des évêques de France qui vient de se terminer, certains de ses confrères se demandaient s’ils pouvaient encore continuer leur mission, tellement ils étaient abasourdis par le rapport de M. Sauvé sur les abus sexuels dans l’Église de France… Oui, l’Église sort bien meurtrie après de telles révélations (même si les chiffres peuvent être contestés…) mais le pire n’est pas là !
Le pire c’est la perte de la Foi qui est une catastrophe bien plus grave car c’est bien la perte de la Foi qui a permis de tels crimes, de même que ceux-ci peuvent faire perdre la Foi à beaucoup ! Benoît XVI dans sa longue lettre d’avril 2019 sur les abus sexuels (qu’il faudrait relire entièrement) le dit clairement : « Il est en réalité important de comprendre que de telles transgressions de la part de clercs nuisent en dernier ressort à la Foi. C’est seulement là où la Foi ne détermine plus les actions de l’homme que de tels crimes sont possibles… Pourquoi la pédophilie a-t-elle atteint de telles proportions ? En dernière analyse, la raison en est l’absence de Dieu. Nous autres chrétiens et prêtres préférons aussi ne pas parler de Dieu, parce que ce discours ne semble pas pratique. »
Mais Notre-Seigneur et sa Sainte Mère n’ont pas dit leur dernier mot
Il ne faut pas oublier que si les hommes et même des hommes d’Église peuvent être infidèles, Dieu, Lui, est toujours fidèle ! Non seulement Il est fidèle, mais Il est tout-puissant et veut notre bien, car n’oublions pas qu’Il nous a créés par amour. Rien n’est donc jamais perdu avec l’aide de Dieu et de sa Sainte Mère.
Or nous fêtons cette année le 150e anniversaire des apparitions de Notre-Dame à Pontmain. La situation était également totalement désespérée pour les habitants de ce village, car l’armée prussienne victorieuse au Mans était prête à envahir la Bretagne en passant obligatoirement par Pontmain. C’est alors que notre Mère du Ciel est intervenue d’une façon stupéfiante pour sauver les habitants de ce village, mais aussi la Bretagne. Certes, il est déjà extraordinnaire qu’elle soit apparue le 17 janvier 1871 à quatre enfants en inscrivant ce message dans le Ciel : « Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon Fils se laisse toucher » ; mais le plus extraordinaire fut la manière dont elle exauça sa promesse, la connaissez-vous ? Alors lisez le compte rendu du général Chanzy qui commandait les troupes françaises face à l’armée prussienne prête à envahir la Bretagne, vous la trouverez jointe à cette lettre !
Un Avent qui tombe à pic !
Oui, par les temps qui courent, ce temps de l’Avent vient à point nommé ! Face à cette situation tant sociale qu’ecclésiale qui nous jette si souvent dans le désarroi, nous sommes comme poussés instinctivement à crier vers le Ciel !
Or pendant l’Avent, l’Église nous fait pousser un immense cri d’appel à la venue du Seigneur. Ce cri vient de très loin, car déjà il a retenti tout au long de l’Ancien Testament, et il est maintenant repris par l’Église dans ce temps liturgique jusqu’à Noël avec insistance et répétition : « Venez, Seigneur, ne tardez plus », « Le Roi va venir, venez, adorons-Le », «Le Seigneur est proche, venez, adorons-Le », « Venez, Seigneur, pour nous sauver », « Faites paraître votre puissance, Seigneur, et venez ».
Toutes ces invocations sont autant de cris que nous pouvons pousser pour demander l’aide du Seigneur dans les tribulations actuelles, elles sont autant d’oraisons jaculatoires que nous pouvons graver dans notre mémoire et faire jaillir de notre cœur quand nous n’en pouvons plus et que nous avons l’impression de couler sous le flot des épreuves sociales, ecclésiales et personnelles !
Comment bien profiter de cet Avent ?
Le temps de l’Avent est, comme vous le savez, un temps pour bien se préparer à la venue du Seigneur. Cet avènement est triple, il y a tout d’abord eu dans le passé cette venue historique du Seigneur que nous fêterons le 25 décembre ; mais il y aura également son retour dans la gloire, lors de la fin des temps, et c’est pourquoi ce premier dimanche de l’Avent nous en parle dans son évangile ; il est bon de le rappeler en ce temps de l’Avent, comme nous l’avons fait dans cette lettre ! Il existe enfin une autre venue du Seigneur qui est plus spirituelle : sa venue en nos âmes. C’est pourquoi ce temps de l’Avent n’est pas avant tout un temps de pénitence, comme pour le carême, mais un temps fort spirituel tendu vers la venue du Seigneur !
Pour bien en profiter, j’aimerais cette année vous proposer deux idées. En effet, vous avez réalisé que notre vie spirituelle ne dépend pas uniquement de notre vie de prière et de la réception pieuse des sacrements. Notre vie quotidienne a aussi une influence notable sur notre vie intérieure ; or, parmi ces influences, il est certain que pour beaucoup d’entre vous les films (télé, vidéo, DVD…) ont une grande part, mais il y a aussi la musique ! Aussi je vous propose de faire non pas un jeûne de films ou de musiques, comme en carême, mais de faire un choix de telle sorte que vos âmes soient élevées, voire édifiées par ces films ou ces musiques.
Voir de bons films !
Depuis longtemps je rêvais (pour vous…) d’une plateforme regroupant tous les bons films afin de lutter efficacement contre toutes ces séries américaines ou autres films qui vous tirent par le bas, et les remplacer par des films qui vous tirent vers le haut ! Or Saje-distribution a sorti récemment un Netflix chrétien sur www.lefilmchrétien.fr. Vous trouverez ci-joint un article de son fondateur tiré de L’Appel de Chartres qui répondra à vos questions et vous montrera l’utilité de cet outils au service de vos âmes et de votre apostolat, car un beau film vaut largement un bon discours !
Écouter de bonnes musiques !
Cela fait deux ans que nous travaillons avec des anciens du CSM et CSL à l’étude de la musique et à la composition de playlistes, vous trouverez ci-joint cette étude : « Que pensez de la musique ? ».
L’idée vient du constat que bon nombre de chrétiens n’ont finalement que très peu de culture musicale et, de ce fait, n’ont qu’une connaissance très restreinte des musiques. À part « leurs musiques » préférées, ils ne connaissent souvent que de la musique de variétés. Cela est fort dommage, d’où l’importance d’élargir nos connaissances en matière musicale, et cela grâce à une liste de musiques variées et choisies.
Soyons clair, il ne s’agit pas, par ces playlistes, de faire l’apologie de tous ces genres de musique et de les mettre tous au même niveau : certains par exemple ne supporteront pas le rap, et à juste titre ! Cependant cette liste permettra par exemple d’indiquer, à un jeune qui est accro au rap et n’arrive pas à s’en passer, qu’il existe des groupes de rappeurs chrétiens (ou ayant de bonnes valeurs) certainement meilleurs, du moins par leurs paroles, que ceux qu’il écoute habituellement. Nous pourrions dire alors que c’est un moindre mal en vue d’une éducation vers un bien ultérieur.
Notons d’ailleurs que l’Église a toujours eu le souci de remplacer le mal par le bien, comme par exemple en remplaçant un culte païen qui avait lieu à tel endroit par un oratoire dédié à un Saint. Dès lors, si vous voulez faire un tri dans vos musiques, il importe de connaître par quelles autres musiques vous pouvez les remplacer.
Ces listes peuvent aussi vous donner l’idée d’aller écouter d’autres genres de musique et, espérons-le, d’écouter de plus en plus de musiques porteuses pour votre âme.
Enfin, ces listes n’ont pas la prétention d’être exhaustives et devront d’ailleurs être remises à jour par la suite, mais elles donnent des indications qui nous sont apparues utiles pour vous aider dans le choix de vos musiques.
Avant de vous lancer dans la découverte de ces playlistes, je me permets d’insister sur l’importance de lire avant et en entier l’étude « Que penser de la musique ? » dans laquelle vous trouverez précisément la liste des playlistes. La lecture de cette étude me paraît capitale pour bien comprendre dans quel esprit nous avons voulu ces playlistes. Prenez le temps de la lire à tête reposée, elle en vaut la peine, vu la place que tient la musique dans vos vies.
Participer à la retraite de Noël !
Oui, n’oublions pas la retraite de Noël… Elle contribuera fortement à bien vous préparer à la venue de Notre-Seigneur, puisque cette année encore elle tombe pendant l’Avent !
Comme vous l’indique le tract, elle aura pour thème “Le Bx Carl Leisner, un modèle pour la jeunesse”. L’abbé Côme Rabany et moi-même aurons la joie de mieux vous faire connaître ce jeune bienheureux qui a mis totalement en pratique notre thème d’année « Vous êtes le sel de la terre ». De fait, le 17 décembre 1944, ce jeune homme allemand presque mourant est ordonné prêtre dans l’enfer du camp de Dachau… Son ordination en secret, dans le dos des geôliers SS, est un vrai miracle, et ceux qui le permirent ont tous agi au péril de leur vie. Il ne pourra dire qu’une seule messe et mourra quelques mois plus tard à l’âge de 30 ans ! Carl fut martyr en raison de son rayonnement apostolique. Il fut en effet un meneur de jeunes extraordinaire, et cette foi catholique dont il était fier, il ne pouvait la garder seulement pour lui : “Le Christ est ma passion” disait-il ! Le pape Jean-Paul II l’a béatifié en 1988 et l’a proposé comme modèle à la jeunesse d’Europe, autrement dit pour vous !
N’hésitez donc pas à faire connaître cette retraite autour de vous et à vous s’inscrire sur retraite.chapitre-sainte-madeleine.fr
Je vous assure, en ce début d’Avent, de ma prière pour que le Bon Dieu vous inspire de prendre les bonnes résolutions qui vous permettront de profiter à plein de ce temps privilégier, en sorte que vous soyez d’avantage le sel de la terre !
Votre Frère François de Sales O.S.B.
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