La messe commence par l’entrée du clergé en procession : l’encens représente la prière qui monte vers Dieu, la croix est encadrée par les acolytes et, derrière eux, par le cérémoniaire qui guide le prêtre. En entrant dans le chœur, chacun fait le geste d’adoration défini (soit génuflexion, soit inclination profonde). Le prêtre se place alors au pied des marches de l’autel avec le cérémoniaire, pendant que les servants de messe gagnent leurs places. Les fidèles et la chorale assistent à cette procession debout, généralement en chantant un « chant d’entrée » (souvent en langue vernaculaire). Le dimanche, à la grand-messe, a lieu le rite de l’aspersion, on chante l’antienne Asperges me, remplacé de Pâques à la Trinité par l’antienne Vidi aquam.
Puis, par le signe de la croix, commencent alors les prières au bas de l’autel. Avec le psaume 42, Judica me, le prêtre demande à Dieu sa purification pour être digne d’accomplir le saint-sacrifice. Se placent ici le confiteor, récité d’abord par le prêtre puis par les servants au nom de la foule. Pendant ce temps, la chorale chante l’introit, prière d’entrée qui fait partie du propre de la messe. Puis le prêtre monte à l’autel.
Ces prières ne datent que du Xe siècle. Elles se disaient autrefois à la sacristie. Saint Pie V les a rendues obligatoires et uniformes au XVIe siècle, et les a incorporées à la Messe. Le mouvement du renouveau liturgique avait recommandé aux fidèles de s’unir à ces prières, ce qui a été finalement consacré par la réforme liturgique de Vatican II.
Historiquement, les cérémonies d’entrée dérivent des processions qui conduisaient le clergé à l’église stationnaire, où la Messe de la station devait être célébrée. Le chant d’entrée est un chant de procession ; le Kyrie est initialement un reste de litanie chantée en procession ; et les prières préparatoires et formules pénitentielles étaient récitées par le clergé quand, arrivé à la sacristie, il se préparait pour la Messe proprement dite. Dans cette perspective historique, l’ouverture de la Messe proprement dite est le premier acte liturgique qui lui est strictement rattaché, l’invitation oremus introduisant la collecte, prononcée au moment où le rassemblement est achevé.