La messe est un sacrifice sous la forme d’un repas, sans que l’aspect du repas n’exclue celui du sacrifice. Dans toutes les religions, les sacrifices sont des repas, mais des repas sacrés. De plus, alors qu’à la sainte Cène du Jeudi-Saint le Christ était présent de manière visible, ici, à la messe, sa présence demeure relative à celle du Christ du ciel dont nous attendons la manifestation. Comme les Hébreux avant la sortie d’Egypte mangèrent debout, les reins ceints l’agneau pascal, au cours du saint Sacrifice nous sommes debout, tournés vers le Seigneur qui vient et non plus assis comme les apôtres, autour du Seigneur présent visiblement.
L’autel représente donc le Christ lui-même. C’est sur l’autel que le sacrifice de Notre-Seigneur est rendu présent, et la croix, située en son centre attirant tous les regards, est là pour le représenter. L’image léguée par la tradition des premiers chrétiens célébrant les saints mystères dans les catacombes sur le tombeau des martyrs, indique de façon très parlante l’union du sacrifice de ceux-ci avec celui du Christ sans lequel le leur n’aurait pas eu de raison d’être. C’est pourquoi, d’ailleurs, l’autel contient des reliques de martyrs.
Nous avons un autel et les ministres du tabernacle [c’est-à-dire les prêtres du temple de Jérusalem] n’ont point droit d’y participer.
Saint Paul, Lettre aux Hébreux, XIII-10
L’autel est le trône du corps et du sang du Seigneur.
Saint Optat de Milève, Parmen, 6
L’autel de la nouvelle alliance est la croix du Seigneur, de laquelle découlent les sacrements du mystère pascal. Sur l’autel, qui est le centre de l’Eglise, est rendu présent le sacrifice de la Croix sous les signes sacramentels.
Catéchisme de l’Eglise Catholique