Le combat entre le Christ et les Pharisiens est grave parce que ce sont deux religions qui s’affrontent, et qu’il n’y a pas de pardon pour le vaincu. Il n’y a pas de pardon pour le Christ : les pharisiens ont reconnu que c’était un grand homme, peut-être même un prophète, mais ils n’ont pas pu accepter sa doctrine. Et celui qui condamne la pensée de Dieu finit par condamner Dieu lui-même. Quand la pensée de Dieu se présente trop nettement, et que cette pensée condamne ses œuvres et sa propre pensée, alors, mis au pied du mur, il est acculé à condamner Dieu pour ne pas céder : c’est le péché contre le Saint-Esprit.
N’ayons pas peur des autres, du monde, de la vie – ayons peur de nous. Pas de ce qui nous fait peur généralement – notre faiblesse, nos fautes, nos chutes (ce n’est pas redoutable, c’est la nature humaine) : ce qu’il faut redouter, c’est ce que Jésus reproche aux Apôtres après la Résurrection : « Vous avez le cœur dur, pourquoi ? Vous ne croyez pas que je suis ressuscité. Vous ne le croyez pas parce que c’est trop beau : là est votre faute ». Demandons de ne pas nous entêter trop longtemps.
(Le courage d’avoir peur)