Ce que j’aime, disait un jour Saint François de Sales
En son langage gracieux,
Plus que tous les trésors que ce bas monde étale,
Plus que tous les trésors des cieux :
Oui, ce que j’aime plus que la fleur qui se mire
Au bord des transparentes eaux,
Plus que la brise qui soupire,
Plus que le vol sublime et les chants des oiseaux,
Plus que le flot suivi par le flot qui l’efface
Et dont le murmure m’endort,
Plus que les étoiles, lueurs d’or
Écloses dans les champs merveilleux de l’espace,
Plus que l’éclair jetant dans le cœur du méchant
D’heureuses et vives alarmes,
Plus que les yeux bleus d’un enfant
Souriant à travers ses larmes,
Plus que la lampe d’or dont la vague lueur
Rayonne au fond du sanctuaire,
Plus que les doux moments d’extase et de prière
Que l’on passe près du Seigneur,
Plus que le Paradis où mon âme s’envole
Le Paradis où Dieu m’attend,
Et plus que les secrets de sa Sainte Parole
Qu’en silence mon cœur entend,
Plus que son doux sourire et que sa grâce même
Rayonnante toujours, rayonnante en tout lieu,
Ce que j’aime, enfin, ce que j’aime :
C’est la Volonté du Bon Dieu.
Saint François de Sales 1567-1622